Journal du développement exclusif : Raser le bouc des Prétoriens

L'extension Going Rogue invitera les joueurs à découvrir les nuances qui existent entre Héros et Vilain. Dans un journal de développement exclusif, John Hegner nous explique l'ambiguïté de l'extension.

Attendu dans les semaines à venir, l'extension Going Rogue plongera les joueurs de City of Heroes dans l'univers miroir de Praetoria - utopique pour les uns, totalitaire pour les autres. Entre autres originalités, ce monde parallèle placé sous la férule de l'empereur Cole et de sa garde prétorienne invitera les joueurs à découvrir toutes les nuances qui peuvent exister entre Héros et Vilains...
La frontière entre le Bien et le Mal est le coeur de l'expérience proposée par l'extension Going Rogue et c'est le traitement de cette ambiguïté que nous explique John Hegner, game designer du MMO de Super héros, dans un journal de développement exclusif.

Journal de développeur de City Of Heroes

"Raser le bouc des Prétoriens"
par John "le Prothéen" Hegner
Concepteur de jeu, Paragon Studios

Bonjour, je suis John Hegner, concepteur et créateur de mission pour City of Heroes: Going Rogue. En travaillant sur ce jeu City of Heroes Going Rogue j'ai reçu plusieurs questions sur la conception des personnages principaux et des méchants sur Praetoria, le monde parallèle dirigé par l'Empereur Cole, alias Tyrant.

Notre première étape a consisté à raser les boucs démoniaques de tous les personnages principaux en quelque sorte. Évidemment, Tyrant a été le premier candidat pour cette renaissance, et nous sommes remontés aux origines, en écrivant des dizaines de versions de son histoire. Je suis convaincu que les personnages ont besoin d'un univers solide où évoluer avant de commencer à rédiger leur biographie. Aussi, réinventer le monde de Praetoria et le faire fonctionner dans ce cadre fictionnel était une tâche aussi monumentale qu'essentielle.

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En nous y attelant, nous savions que Praetoria Praetoria devait être un monde où les joueurs allaient se demander en permanence qui avait tort et qui avait raison. C'était un point essentiel. Praetoria n'est pas qu'affaire de lutte du bien contre le mal, de juste ou faux, c'est un monde d'ordre et de chaos, de liberté et d'oppression. Puis nous avons cherché des histoires d'anticipation contre utopique et analysé la méthode logique selon laquelle des auteurs expliquent la chute d'une civilisation, sur le plan moral ou culturel, dans leurs mondes. C'est là que nous avons trouvé cette accroche : le prix de l'Utopie.

À mi-chemin dans le processus de création de Tyrant et du monde en arrière-plan, nous avons trouvé l'impulsion désirée. Tyrant devait provoquer une certaine empathie, même s'il est l'un des méchants. Nous l'avons imaginé comme une version du Statesman croyant un peu moins à la bonté inhérente des individus et un peu plus en la sienne. Il a suffi de ce petit changement pour que le plus grand héros de la Terre primitive devienne le plus grand méchant de Praetoria. Les gens n'avaient pas peur de lui, ils l'aimaient et il dirigeait le monde depuis un trône qu'il n'avait pas arraché aux humains, mais reçu de leur part.

Nous avons également changé son nom. Aucun individu sain d'esprit ne s'appelle Tyrant et nous avons décidé que c'était le nom que la résistance prétorienne lui avait donné. Pour le public, il s'appelle Marcus Cole, empereur du monde. Grâce à cette modification, tout est tombé en place. Les Prétoriens n'étaient plus des psychopathes sinistres et cruels (en surface), mais les héros de leur propre univers et leurs idéaux étaient suffisamment déphasés par rapport aux personnages de la Terre primitive pour garantir des affrontements à chaque rencontre. Une fois encore, le concept de bien et de mal ne serait pas facile à déterminer. Pour citer un homme sage de fiction, "Vous réaliserez que certaines vérités auxquelles nous sommes attachés ne sont qu'une question de point de vue."

Marcus Cole

Mais la conception des personnages principaux n'a représenté que la moitié de l'élaboration de Praetoria. Il a fallu aussi imaginer ce monde, le peupler de nouveaux personnages et changer radicalement les anciens. Très vite, nous avons décidé de ne pas nous contenter de ne créer que des miroirs des personnages de la Terre primitive. Les personnages miroirs devaient être distincts et marquants. Donc, outre une collection complète de contacts et de visages frais, nous avons ajouté des versions prétoriennes de certains des noms et des silhouettes que nous aimons (ou détestons) tous.

Calvin Scott est sans doute l'un des personnages les plus visiblement différents à Praetoria ayant un homologue sur la Terre primitive. Sur la Terre Primitive, c'est le mari d'Aurora Borealis, homme d'un naturel doux. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec lui, il était convaincu que la présence de Sister Psyche dans le corps d'Aurora allait la tuer. Sur Praetoria, c'est le chef extrémiste de la résistance décidé à mettre fin au régime de Tyrant et à sauver sa femme de Mother Mayhem (la version prétorienne de Syster Psyche) qui a volé son corps. Les parallèles entre les deux étaient trop beaux pour qu'on s'en prive.

Mère Désastre

Je ne veux pas en dire trop, mais le Dr. Aeon et moi avons pris plaisir à inclure des visages familiers de Paragon City et des Rogues Isles. Certains sont évidents, mais d'autres, beaucoup moins. Je pense que les joueurs vont adorer, surtout lorsqu'ils trouveront qui est Mr. G (s'ils connaissent l'Épisode 17 : Sombre Reflet) ou quel est le véritable pouvoir derrière le Syndicat.

Les Prétoriens que vous allez rencontrer vous feront remettre en question votre propre personnage. Qui est le vrai héros : le combattant de la Résistance cherchant à libérer le peuple de Praetoria de l'esclavage, quel que soit le coût en vies ou le dictateur qui protège ses sujets, choisissant d'en sacrifier quelques-uns pour le bien des masses ? J'espère qu'au fil de chaque aventure, vous vous poserez des questions sur votre propre sens moral, ainsi que celui de vos personnages.

Bienvenue à Praetoria.

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