Le Globalisme et les années 90
Ces évènements se déroulent entre 1990 et 1999.
Une nouvelle organisation de héros
La fin du Pacte de Varsovie ébranla profondément l'équilibre géopolitique du pouvoir. Ces bouleversements ne manquèrent pas d'affecter certains super-héros. Pendant tout le temps passé à combattre des super-vilains, à repousser des envahisseurs venus d'autres dimensions et à déjouer des plans diaboliques, une course aux super-armements s'était déroulée. Alors que le bloc soviétique implosait littéralement, les super-héros de l'ex URSS furent également contraints de choisir un camp. Jusqu'alors, le bloc soviétique utilisait un système complexe qui permettait de surveiller de très près ces super-héros. Et c'est ainsi qu'à l'aube des années 90, des milliers de super-héros retrouvèrent soudainement leur liberté de mouvement.
Bon nombre d'entre eux restèrent fidèles à leur patrie et se mirent à combattre la corruption et le crime organisé qui gangrenèrent rapidement les jeunes démocraties d'Europe de l'est. Il fallut moins d'un an pour qu'un groupe d'anciens super-héros soviétiques mécontents ne devienne une puissante force de la mafia avec une grande influence sur les réserves de pétrole de la région. Heureusement, la plupart des anciens super-héros subventionnés par l'état continuèrent à agir comme avant et devinrent indépendants, combattant pour la justice et préservant la sécurité du peuple de Russie du mieux qu'ils le pouvaient. En 1993, la première organisation indépendante de super-héros vit le jour à Moscou, les "Défenseurs Intrépides de la Mère-patrie". Le Statesman lui-même donna sa bénédiction à cette initiative et apporta son aide à cette nouvelle organisation ; il participa même à la cérémonie d'inauguration (qui ne fut que légèrement gâchée par une attaque d'une cabale de vilains qui ne survécut pas longtemps face à la puissance combinée des plus grands super-héros de Russie).
Le succès immédiat des Défenseurs Intrépides prouva ainsi que le modèle d'organisation de super-héros né à Paragon City pouvait fonctionner sous d'autres latitudes. Il est intéressant de constater que ce ne sont pas les super-héros eux-mêmes qui franchirent le pas, mais une femme entreprenante du nom de Rebecca Foss. Née à Londres, cette chef d'entreprise avait acquis fortune et renommée en achetant et en revendant des bâtiments commerciaux. En 1992, elle faisait partie des quarante femmes les plus riches de Grande Bretagne. Mais le meilleur était encore à venir... Aujourd'hui, Rebecca s'occupe de plusieurs milliers de super-héros, partout sur le globe.
Mlle Foss se trouvait à Moscou pour affaires lors de l'inauguration publique des Défenseurs Intrépides. Elle comprit immédiatement le potentiel d'un super-groupe, ce qu'il pouvait accomplir dans un pays dévasté comme la Russie ; elle fut également sensible aux considérables profits qui pouvaient être faits. Les vendeurs des rues commençaient déjà à proposer des T-shirts des Défenseurs Intrépides. Des souvenirs des Défenseurs Intrépides (ainsi que des vidéos de leur première bataille en public) se vendirent pour des centaines de milliers de dollars, partout dans le monde. Rebecca Foss comprit tout de suite l'énorme potentiel de franchiser de telles organisations à travers le monde : c'était un marché inédit, sur lequel les gouvernements n'avaient pas de prise directe.
Le marché des super héros
Lorsque Rebecca Foss revint dans son pays, elle commença immédiatement à travailler sur ce qu'on appellerait, bien plus tard, la Hero Corps. Elle rendit ensuite visite aux super-héros, à la recherche d'un éminent porte-parole, autour duquel Mlle Foss et ses assistants pourraient forger une identité d'entreprise et entamer une campagne médiatique. Des milliers de super-héros postulèrent pour cette place, mais Rebecca sut qui était l'heureux élu dès qu'il franchit le pas de sa porte : Kit Rafter, plus connu sous le nom de Mégalux. Doté de pouvoirs incroyables (projeter, déformer et contrôler la lumière), Mégalux avait travaillé à la fois pour la Phalange de la Liberté et la Patrouille de l'aube et avait attiré l'attention des médias internationaux lorsqu'il avait sauvé un paquebot des griffes du maléfique Torrent et de ses serviteurs aqueux. Mégalux avait récemment quitté les rangs de la Phalange de la Liberté pour emménager à Paris avec sa femme Jeanette Vesey, actrice et mannequin mondialement célèbre (c'était leur lune de miel que Torrent avait si vilement interrompu). Mais pour Mégalux, la vie d'un homme marié était un long fleuve tranquille, trop tranquille, même. Il sauta donc sur l'occasion de devenir le nouveau porte-parole international de la Hero Corps.
C'est ainsi qu'en 1995, Rebecca Foss et Mégalux inaugurèrent ensemble la toute première franchise Hero Corps (HC) du monde, située à Mexico. La première équipe de la Hero Corps était constituée de super-héros locaux mexicains, bien qu'ils aient reçu la plus grande partie de leur enseignement dans le camp d'entraînement de la Hero Corps, en Provence, sous le regard vigilant de Mégalux. La Hero Corps de Mexico fut un succès retentissant et, plus tard dans l'année, trois autres franchises furent inaugurées à Rio, Jakarta et Johannesburg. Toutes ces HC engagèrent des super-héros locaux, orientés par des cadres de l'entreprise.
Dans toutes les régions où une des franchises de la Hero Corps était installée, le taux de criminalité baissait de manière considérable. De nombreuses villes payaient pour ce service très utile par l'intermédiaire de contrats et d'impôts spéciaux : ce qui attira la colère des citoyens mécontents, qui refusaient de dilapider les deniers publics. Néanmoins, l'apparition de ces organisations eut un effet secondaire que les services de relations publiques de la Hero Corps essayèrent d'étouffer : le taux de criminalité avait diminué dans la plupart des cas, mais le nombre de crimes opérés par des super-vilains commençait à augmenter dans chacune de ces villes. On aurait dit que l'apparition d'une franchise de la Hero Corps attirait tous ces super-vilains. Les obsédés de la thèse du complot déclarèrent que la Hero Corps créait elle-même ces problèmes pour justifier des factures très salées. Il n'y avait bien entendu aucune preuve de tels agissements, mais comme toujours dans de telles situations, il était possible qu'il y ait une part de vérité noyée dans des mensonges éhontés.
En 1998, la Hero Corps avait ouvert plus de trente franchises dans le monde et tenta d'ouvrir sa première franchise aux Etats-Unis, à Paragon City. Rien ne pouvait prévoir ce choix géographique et de nombreux actionnaires et analystes financiers s'interrogèrent sur sa pertinence. Mégalux participa à une campagne publicitaire de trois semaines dans toute la ville, en répétant aux habitants que la Hero avait beaucoup à offrir. Il fut poliment mais fermement remercié par les organisations de super-héros déjà installées dans la ville, particulièrement la Phalange de la Liberté et la Patrouille de l'aube. Ces deux groupes avaient en effet assuré publiquement qu'ils pouvaient prendre en charge tous ses problèmes, sans payer d'importants honoraires. La contre-attaque de la Hero Corps ne se fit pas attendre : elle annonça que si la ville adhérait à ses services, elle aurait un prix d'ami et pourrait en plus profiter d'une organisation rattachée au gouvernement, plutôt que d'avoir recours à des super-héros indépendants et capricieux.
Le débat s'envenima rapidement. Les déclarations controversées de la Phalange de la Liberté n'eurent pas l'effet voulu sur la population. Bien au contraire, celle-ci se demanda dans quelle mesure un tel groupe pouvait être réellement impliqué dans les problèmes locaux. Les défenseurs des super-héros déjà installés dans la ville répondirent à ces accusations en affirmant que la Hero Corps semblait attirer plus de problèmes qu'elle n'en résolvait et que la sécurité de la ville ne devait pas être bradée. Mégalux répondit que la Hero Corps ne cherchait pas à se mettre à dos les super-héros locaux, bien au contraire : il s'agissait de les épauler dans leur mission.
En 1999, Hero Corps acheta des terrains et commença à construire une filiale dans Paragon, en dépit de la résistance publique. Les travaux de construction subirent retard après retard à cause des protestations, du sabotage, et des attaques périodiques d'un groupe de super criminels qui était encore inconnu avant le début des travaux.
Toujours en 1999, la Hero Corps acheta un terrain et commença la construction d'un centre, malgré les réticences de la population. Ce chantier fut souvent retardé par les manifestations, les sabotages et les attaques de criminels aux super-pouvoirs encore inconnus. A quelques jours seulement de l'inauguration de ces nouveaux locaux, un groupe mystérieux de soldats en armures blindées fit une descente sur le site. Ils écrasèrent les gardes de sécurité et anéantirent littéralement la structure. Cette attaque désastreuse attira toute l'attention du public : certaines personnes pensaient que la Hero Corps attiraient les ennuis, tandis que d'autres clamaient que les super-héros de la ville avaient peur de la concurrence. La Hero Corps se prépara alors à quitter la ville, ayant déjà dépensé cinq fois le budget prévu pour son installation.
Crey Industries fit alors une offre pour subventionner la construction de l'immeuble de la Hero Corps. La Comtesse Crey fit plusieurs apparitions publiques, louant l'excellent travail de la Hero Corps dans les autres pays et déclarant qu'elle espérait beaucoup de la création d'une de ces filiales à Paragon City. Tout semblait prêt pour reprendre le chantier lorsque le conseil de la ville annula les permis de construire de la Hero Corps. La Hero Corps entama alors une série d'actions juridiques, mais cela s'avéra plus coûteux qu'efficace ; toutes les portes semblaient subitement fermées. La Comtesse Crey déclara à qui voulait bien l'entendre que la Phalange de la Liberté et notamment le Statesman, usaient de leur influence pour mettre des bâtons dans les roues de la Hero Corps. Cette dernière dut finalement se retirer de la ville, mais toute cette histoire laissa un goût amer dans la bouche de nombreux citoyens de Paragon City.
Le temps de Mercenaires
La Hero Corps n'avait pas le monopole mondial pour organiser et engager des êtres aux super-pouvoirs. Malheureusement, tout le monde n'exprimait pas le besoin d'accomplir des bonnes actions pour faire du profit. Plusieurs autres groupes de super-héros n'avaient aucun scrupule à gagner de l'argent. Après tout, un soldat doté de super-pouvoirs pouvait être aussi efficace qu'une armée de cent hommes normaux et coûte généralement moins cher... Pas besoin d'être un génie de la finance pour faire le calcul et vers le milieu des années 90, des entreprises de mercenaires aux super-pouvoirs étaient présentes partout dans le monde.
Ces super-mercenaires menaient des opérations louches. Les mercenaires installés en Grande Bretagne gardaient les mines de diamant d'Afrique orientale, permettant à la main d'oeuvre locale, réduite en esclavage, de continuer à travailler, alors que la guerre civile éclatait partout dans le pays. L'organisation Mega Corps, installée dans les îles Caïman a passé beaucoup de temps à pourchasser et terroriser les activistes antimondialisation et d'autres perturbateurs pour des entreprises multinationales. Quant à la Free Company, en Amérique, elle combattait principalement pour protéger les puits de pétrole et les oléoducs.
La plupart de ces groupes étaient souvent à la limite de la légalité, mais leurs actions étaient couvertes par les entreprises qui les engageaient et le consentement tacite des gouvernements du monde entier. Les organisations ne s'en prenaient que rarement à eux, à moins qu'ils n'aient commis des actes extrêmes. Des groupes comme la Phalange de la Liberté avaient des inquiétudes plus pressantes, que ce soit la livraison de nourriture ou la lutte contre un génocide en Afrique ou par la prévention des crimes de guerre et de la purification ethnique, dans les Balkans. Les années 90 furent une époque chargée, même pour les défenseurs de la liberté. Certains groupes de super-mercenaires ont franchi la ligne rouge de la légalité et plusieurs d'entre eux avaient signé des accords pour vendre leurs services non seulement à des entreprises douteuses, mais encore plus ouvertement à des cartels de la drogue et des organisations terroristes.
En 2000, en réaction à ces actions ouvertement illégales des super-mercenaires, les Nations Unies décidèrent de former le Conseil Spécial sur les Activités Supra-humaines afin de surveiller et d'enrayer toutes les menaces des organisations et des super-vilains non reliés aux gouvernements. Le Conseil Spécial n'était pas armé, mais agissait en tant que médiateur en disséminant l'information et en enquêtant sur les plaintes. Il transmettait alors toutes ces informations aux autorités concernées ou au Conseil de sécurité des Nations Unies, selon le cas. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce fut la Hero Corps qui bénéficia le plus de ce Conseil Spécial. Avec plus de 100 franchises à travers le monde en 2001, la Hero Corps était le groupe le plus sollicité pour agir sur les ordres du Conseil Spécial. Bien que la plupart des organisations de super-héros les plus anciennes ressentaient cet état de fait, elles ne furent pas de taille pour lutter commercialement contre la multinationale de super-héros créée par Mlle Foss.
La fin du Pacte de Varsovie ébranla profondément l'équilibre géopolitique du pouvoir. Ces bouleversements ne manquèrent pas d'affecter certains super-héros. Pendant tout le temps passé à combattre des super-vilains, à repousser des envahisseurs venus d'autres dimensions et à déjouer des plans diaboliques, une course aux super-armements s'était déroulée. Alors que le bloc soviétique implosait littéralement, les super-héros de l'ex URSS furent également contraints de choisir un camp. Jusqu'alors, le bloc soviétique utilisait un système complexe qui permettait de surveiller de très près ces super-héros. Et c'est ainsi qu'à l'aube des années 90, des milliers de super-héros retrouvèrent soudainement leur liberté de mouvement.
Bon nombre d'entre eux restèrent fidèles à leur patrie et se mirent à combattre la corruption et le crime organisé qui gangrenèrent rapidement les jeunes démocraties d'Europe de l'est. Il fallut moins d'un an pour qu'un groupe d'anciens super-héros soviétiques mécontents ne devienne une puissante force de la mafia avec une grande influence sur les réserves de pétrole de la région. Heureusement, la plupart des anciens super-héros subventionnés par l'état continuèrent à agir comme avant et devinrent indépendants, combattant pour la justice et préservant la sécurité du peuple de Russie du mieux qu'ils le pouvaient. En 1993, la première organisation indépendante de super-héros vit le jour à Moscou, les "Défenseurs Intrépides de la Mère-patrie". Le Statesman lui-même donna sa bénédiction à cette initiative et apporta son aide à cette nouvelle organisation ; il participa même à la cérémonie d'inauguration (qui ne fut que légèrement gâchée par une attaque d'une cabale de vilains qui ne survécut pas longtemps face à la puissance combinée des plus grands super-héros de Russie).
Le succès immédiat des Défenseurs Intrépides prouva ainsi que le modèle d'organisation de super-héros né à Paragon City pouvait fonctionner sous d'autres latitudes. Il est intéressant de constater que ce ne sont pas les super-héros eux-mêmes qui franchirent le pas, mais une femme entreprenante du nom de Rebecca Foss. Née à Londres, cette chef d'entreprise avait acquis fortune et renommée en achetant et en revendant des bâtiments commerciaux. En 1992, elle faisait partie des quarante femmes les plus riches de Grande Bretagne. Mais le meilleur était encore à venir... Aujourd'hui, Rebecca s'occupe de plusieurs milliers de super-héros, partout sur le globe.
Mlle Foss se trouvait à Moscou pour affaires lors de l'inauguration publique des Défenseurs Intrépides. Elle comprit immédiatement le potentiel d'un super-groupe, ce qu'il pouvait accomplir dans un pays dévasté comme la Russie ; elle fut également sensible aux considérables profits qui pouvaient être faits. Les vendeurs des rues commençaient déjà à proposer des T-shirts des Défenseurs Intrépides. Des souvenirs des Défenseurs Intrépides (ainsi que des vidéos de leur première bataille en public) se vendirent pour des centaines de milliers de dollars, partout dans le monde. Rebecca Foss comprit tout de suite l'énorme potentiel de franchiser de telles organisations à travers le monde : c'était un marché inédit, sur lequel les gouvernements n'avaient pas de prise directe.
Le marché des super héros
Lorsque Rebecca Foss revint dans son pays, elle commença immédiatement à travailler sur ce qu'on appellerait, bien plus tard, la Hero Corps. Elle rendit ensuite visite aux super-héros, à la recherche d'un éminent porte-parole, autour duquel Mlle Foss et ses assistants pourraient forger une identité d'entreprise et entamer une campagne médiatique. Des milliers de super-héros postulèrent pour cette place, mais Rebecca sut qui était l'heureux élu dès qu'il franchit le pas de sa porte : Kit Rafter, plus connu sous le nom de Mégalux. Doté de pouvoirs incroyables (projeter, déformer et contrôler la lumière), Mégalux avait travaillé à la fois pour la Phalange de la Liberté et la Patrouille de l'aube et avait attiré l'attention des médias internationaux lorsqu'il avait sauvé un paquebot des griffes du maléfique Torrent et de ses serviteurs aqueux. Mégalux avait récemment quitté les rangs de la Phalange de la Liberté pour emménager à Paris avec sa femme Jeanette Vesey, actrice et mannequin mondialement célèbre (c'était leur lune de miel que Torrent avait si vilement interrompu). Mais pour Mégalux, la vie d'un homme marié était un long fleuve tranquille, trop tranquille, même. Il sauta donc sur l'occasion de devenir le nouveau porte-parole international de la Hero Corps.
C'est ainsi qu'en 1995, Rebecca Foss et Mégalux inaugurèrent ensemble la toute première franchise Hero Corps (HC) du monde, située à Mexico. La première équipe de la Hero Corps était constituée de super-héros locaux mexicains, bien qu'ils aient reçu la plus grande partie de leur enseignement dans le camp d'entraînement de la Hero Corps, en Provence, sous le regard vigilant de Mégalux. La Hero Corps de Mexico fut un succès retentissant et, plus tard dans l'année, trois autres franchises furent inaugurées à Rio, Jakarta et Johannesburg. Toutes ces HC engagèrent des super-héros locaux, orientés par des cadres de l'entreprise.
Dans toutes les régions où une des franchises de la Hero Corps était installée, le taux de criminalité baissait de manière considérable. De nombreuses villes payaient pour ce service très utile par l'intermédiaire de contrats et d'impôts spéciaux : ce qui attira la colère des citoyens mécontents, qui refusaient de dilapider les deniers publics. Néanmoins, l'apparition de ces organisations eut un effet secondaire que les services de relations publiques de la Hero Corps essayèrent d'étouffer : le taux de criminalité avait diminué dans la plupart des cas, mais le nombre de crimes opérés par des super-vilains commençait à augmenter dans chacune de ces villes. On aurait dit que l'apparition d'une franchise de la Hero Corps attirait tous ces super-vilains. Les obsédés de la thèse du complot déclarèrent que la Hero Corps créait elle-même ces problèmes pour justifier des factures très salées. Il n'y avait bien entendu aucune preuve de tels agissements, mais comme toujours dans de telles situations, il était possible qu'il y ait une part de vérité noyée dans des mensonges éhontés.
En 1998, la Hero Corps avait ouvert plus de trente franchises dans le monde et tenta d'ouvrir sa première franchise aux Etats-Unis, à Paragon City. Rien ne pouvait prévoir ce choix géographique et de nombreux actionnaires et analystes financiers s'interrogèrent sur sa pertinence. Mégalux participa à une campagne publicitaire de trois semaines dans toute la ville, en répétant aux habitants que la Hero avait beaucoup à offrir. Il fut poliment mais fermement remercié par les organisations de super-héros déjà installées dans la ville, particulièrement la Phalange de la Liberté et la Patrouille de l'aube. Ces deux groupes avaient en effet assuré publiquement qu'ils pouvaient prendre en charge tous ses problèmes, sans payer d'importants honoraires. La contre-attaque de la Hero Corps ne se fit pas attendre : elle annonça que si la ville adhérait à ses services, elle aurait un prix d'ami et pourrait en plus profiter d'une organisation rattachée au gouvernement, plutôt que d'avoir recours à des super-héros indépendants et capricieux.
Le débat s'envenima rapidement. Les déclarations controversées de la Phalange de la Liberté n'eurent pas l'effet voulu sur la population. Bien au contraire, celle-ci se demanda dans quelle mesure un tel groupe pouvait être réellement impliqué dans les problèmes locaux. Les défenseurs des super-héros déjà installés dans la ville répondirent à ces accusations en affirmant que la Hero Corps semblait attirer plus de problèmes qu'elle n'en résolvait et que la sécurité de la ville ne devait pas être bradée. Mégalux répondit que la Hero Corps ne cherchait pas à se mettre à dos les super-héros locaux, bien au contraire : il s'agissait de les épauler dans leur mission.
En 1999, Hero Corps acheta des terrains et commença à construire une filiale dans Paragon, en dépit de la résistance publique. Les travaux de construction subirent retard après retard à cause des protestations, du sabotage, et des attaques périodiques d'un groupe de super criminels qui était encore inconnu avant le début des travaux.
Toujours en 1999, la Hero Corps acheta un terrain et commença la construction d'un centre, malgré les réticences de la population. Ce chantier fut souvent retardé par les manifestations, les sabotages et les attaques de criminels aux super-pouvoirs encore inconnus. A quelques jours seulement de l'inauguration de ces nouveaux locaux, un groupe mystérieux de soldats en armures blindées fit une descente sur le site. Ils écrasèrent les gardes de sécurité et anéantirent littéralement la structure. Cette attaque désastreuse attira toute l'attention du public : certaines personnes pensaient que la Hero Corps attiraient les ennuis, tandis que d'autres clamaient que les super-héros de la ville avaient peur de la concurrence. La Hero Corps se prépara alors à quitter la ville, ayant déjà dépensé cinq fois le budget prévu pour son installation.
Crey Industries fit alors une offre pour subventionner la construction de l'immeuble de la Hero Corps. La Comtesse Crey fit plusieurs apparitions publiques, louant l'excellent travail de la Hero Corps dans les autres pays et déclarant qu'elle espérait beaucoup de la création d'une de ces filiales à Paragon City. Tout semblait prêt pour reprendre le chantier lorsque le conseil de la ville annula les permis de construire de la Hero Corps. La Hero Corps entama alors une série d'actions juridiques, mais cela s'avéra plus coûteux qu'efficace ; toutes les portes semblaient subitement fermées. La Comtesse Crey déclara à qui voulait bien l'entendre que la Phalange de la Liberté et notamment le Statesman, usaient de leur influence pour mettre des bâtons dans les roues de la Hero Corps. Cette dernière dut finalement se retirer de la ville, mais toute cette histoire laissa un goût amer dans la bouche de nombreux citoyens de Paragon City.
Le temps de Mercenaires
La Hero Corps n'avait pas le monopole mondial pour organiser et engager des êtres aux super-pouvoirs. Malheureusement, tout le monde n'exprimait pas le besoin d'accomplir des bonnes actions pour faire du profit. Plusieurs autres groupes de super-héros n'avaient aucun scrupule à gagner de l'argent. Après tout, un soldat doté de super-pouvoirs pouvait être aussi efficace qu'une armée de cent hommes normaux et coûte généralement moins cher... Pas besoin d'être un génie de la finance pour faire le calcul et vers le milieu des années 90, des entreprises de mercenaires aux super-pouvoirs étaient présentes partout dans le monde.
Ces super-mercenaires menaient des opérations louches. Les mercenaires installés en Grande Bretagne gardaient les mines de diamant d'Afrique orientale, permettant à la main d'oeuvre locale, réduite en esclavage, de continuer à travailler, alors que la guerre civile éclatait partout dans le pays. L'organisation Mega Corps, installée dans les îles Caïman a passé beaucoup de temps à pourchasser et terroriser les activistes antimondialisation et d'autres perturbateurs pour des entreprises multinationales. Quant à la Free Company, en Amérique, elle combattait principalement pour protéger les puits de pétrole et les oléoducs.
La plupart de ces groupes étaient souvent à la limite de la légalité, mais leurs actions étaient couvertes par les entreprises qui les engageaient et le consentement tacite des gouvernements du monde entier. Les organisations ne s'en prenaient que rarement à eux, à moins qu'ils n'aient commis des actes extrêmes. Des groupes comme la Phalange de la Liberté avaient des inquiétudes plus pressantes, que ce soit la livraison de nourriture ou la lutte contre un génocide en Afrique ou par la prévention des crimes de guerre et de la purification ethnique, dans les Balkans. Les années 90 furent une époque chargée, même pour les défenseurs de la liberté. Certains groupes de super-mercenaires ont franchi la ligne rouge de la légalité et plusieurs d'entre eux avaient signé des accords pour vendre leurs services non seulement à des entreprises douteuses, mais encore plus ouvertement à des cartels de la drogue et des organisations terroristes.
En 2000, en réaction à ces actions ouvertement illégales des super-mercenaires, les Nations Unies décidèrent de former le Conseil Spécial sur les Activités Supra-humaines afin de surveiller et d'enrayer toutes les menaces des organisations et des super-vilains non reliés aux gouvernements. Le Conseil Spécial n'était pas armé, mais agissait en tant que médiateur en disséminant l'information et en enquêtant sur les plaintes. Il transmettait alors toutes ces informations aux autorités concernées ou au Conseil de sécurité des Nations Unies, selon le cas. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce fut la Hero Corps qui bénéficia le plus de ce Conseil Spécial. Avec plus de 100 franchises à travers le monde en 2001, la Hero Corps était le groupe le plus sollicité pour agir sur les ordres du Conseil Spécial. Bien que la plupart des organisations de super-héros les plus anciennes ressentaient cet état de fait, elles ne furent pas de taille pour lutter commercialement contre la multinationale de super-héros créée par Mlle Foss.
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